Ambassadeur François Zimeray et Gaspard-Hubert Lonsi Koko, ou l’action croisée de deux humanistes

Ecrit par Magazine Ngambo Na Ngambo sur 23 février 2015. Publié dans Manaka-Agenda/Actualités

L’Europe parle au monde: quand des journalistes congolais de l’Europe pensent à ces attentat terroristes de Copenhague (samedi 14 février 2015)…, à l’ambassadeur français François Zimeray.., au Congo victime des terroristes(1996-2015)…, à l’homme politique congolais Gaspard-Hubert Lonsi Koko qui a pris une dimension politique très intéressante pour des institutions fortes et réellement démocratiques pour la bonne gouvernance en République Démocratique du Congo.(1ère partie d’une série de 3 articles du Magazine Ngambo Na Ngambo). « Mokili makalamba, mbongwana mbongwana (le monde change sans s’arrêter). Moto na tango na ye(chaque personnalité a son heure). Mpe likambo na tango na yango(les événements ont leur timing) »[1].

Événements de Copenhague ont réveillé, en nous, son profil que des journalistes congolais de France connaissaient grâce au travail en faveur du Congo mené par une personnalité connue, monsieur Lonsi Koko.

L’ambassadeur de France auprès du Royaume du Danemark, François Zimeray, participait au débat sur le blasphème et la liberté d’expression qui a eu lieu au centre culturel Krudttønden, cible de la première attaque lors de la fusillade de Copenhague. Au micro de l’AFP et au journal Le Monde, il a décrit un assaut brutal, « un moment d’intensité et de terreur ». « Toujours vivant dans la pièce […] Ils nous ont tiré dessus de l’extérieur. C’était avec la même intention qu’avec Charlie Hebdo sauf qu’ils n’ont pas réussi à entrer », a-t-on appris à l’aide d’un tweet posté par le diplomate français après l’attaque.

Congolais de la République Démocratique du Congo et la personnalité de François Zimeray. Le peuple congolais a fait pour la première fois la connaissance de l’ambassadeur François Zimeray, cet ancien député européen et ancien ambassadeur chargé des droits de l’Homme au Quai d’Orsay, un samedi 19 novembre 2009. En effet, cet après-midi à Paris, le diplomate français était aux côtés de son camarade Gaspard-Hubert Lonsi Koko. Il représentait le ministre français des Affaires étrangères de l’époque, Bernard Kouchner, sur le parvis du Mur de la Paix aux Champs de Mars à l’occasion d’un rassemblement organisé par Union du Congo pour dénoncer les violences sexuelles, les crimes de guerre et les crimes contre l’Humanité commis en République Démocratique du Congo. Un symbole très fort dans la mesure où les deux socialistes avaient posé un acte humaniste à l’emplacement du monument inspiré du Mur des Lamentations de Jérusalem. Deux socialistes qui avaient tenu à manifester leur détermination en vue d’une solution pacifique, par rapport aux violations des droits fondamentaux de la personne humaine dans la région congolaise du Kivu.

François Zimeray et Lonsi Koko, à Paris

Partisans de la Paix, l’ambassadeur François Zimeray et l’acteur politique Gaspard-Hubert Lonsi Koko avaient choisi ce lieu hautement symbolique pour attirer l’attention de l’opinion, tant congolaise qu’internationale, sur le non-respect de la dignité des femmes et des enfants congolais. Ainsi avaient-ils réclamé, haut et fort, non seulement l’arrestation de Bosco Ntaganda et son extradition à la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’Humanité, mais aussi le transfert de Laurent Nkunda à Kinshasa afin d’y être jugé pour les mêmes motifs.

Par la participation de monsieur François Zimeray (en ce temps-là, ambassadeur chargé des droits de l’Homme au Quai d’Orsay, autre appellation familière du Ministère Français des affaires étrangères) au rassemblement initié par Union du Congo, présidée par Gaspard-Hubert Lonsi Koko, la France avait tenu à témoigner sa reconnaissance au combat pour le bien-être du peuple congolais. En tout cas, d’aucuns se rappellent les déclarations de Son Excellence François Zimeray, en décembre 2010, sur la dramatique situation dans la région du Kivu. Celles-ci s’apparentaient à un portrait sans complaisance de la République Démocratique du Congo, à travers le cas de John Numbi dans l’affaire Chebeya et celui des défenseurs de droits humains « menacés et vivant de façon extrêmement douloureuse la présence » à Goma de l’ex-général Bosco Ntaganda, « un homme poursuivi [à l’époque, ndlr] par la CPI alors que l’on [avait] que le mot de lutte contre l’impunité à la bouche ». «Un voyage bouleversant » caractérisé par des moments très forts, lesquels avaient donné à l’ambassadeur Zimeray l’impression « d’une situation de naufrage s’agissant des droits de l’Homme ».

Zimeray…Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Paris, Lonsi Koko interviewé par RFI et au fond on voit l’ambassadeur Zimeray

Toutes les 6 rédactions du « Magazine Ngambo Na Ngambo » ont tenu à saluer, à travers cet article, la bravoure de ces deux socialistes qui, comme les deux bras d’un même corps, œuvrent d’une manière ou d’une autre en vue du triomphe de la cause humaine. De plus, la diplomatie humaniste mené avec courage par François Zimeray est complémentaire à l’action militante de Gaspard-Hubert Lonsi Koko qui, grâce à la pertinence de ses analyses politiques et à la démarche « mitterrandienne » (références à François Mitterrand), ne cesse de militer, contre vents et marées, pour une alternative politique crédible en République Démocratique du Congo.

Le premier, en l’occurrence François Zimeray, agit officiellement en tant que plénipotentiaire. Le second, c’est-à-dire le Congolais Gaspard-Hubert Lonsi Koko, cet ancien patron des socialistes du 15ème arrondissement de Paris qualifié d’« architecte de l’ombre » par les lobbyistes politiques, s’active efficacement dans les couloirs des officines occidentaux à tel point que Kinshasa le soupçonnait d’avoir influencé en 2012 l’attitude de François Hollande lors du sommet de la Francophonie. Deux socialistes qui, au-delà de leur camaraderie, ont un point commun : le combat pour un monde meilleur et davantage éclairé.

(Prochainement les vidéos qui parlent de François Zimeray et Gaspard-Hubert Lonsi Koko ou la deuxième partie de la série de nos 3 articles).

Dossier supervisé par Lilo Miango/Rédacteur en chef.

[1] En Lingala, une langue internationale africaine du Congo.