Exposition “Beauté Congo 1926-2015 Congo Kitoko”, à Paris : ” j’ai vécu une des meilleures expositions mondiales”.
Organisant une journée concernant la circonstance pour des médias*, la Fondation Cartier pour l’art contemporain (261 Boulevard Raspail 14ème arrondissement de Paris) a lancé l’exposition « Beauté Congo 1926-2015 Congo Kitoko » dont le commissaire général s’appelle André Magnin. C’est un galeriste et collectionneur d’arts connu qui se rend régulièrement en RDC. Le résultat final du Magazine Ngambo Na Ngambo pour ce jour de vernissage (« Invitation preview »*) : « Botalisi yango nde ngeli ngeli makasi »(en langue internationale Lingala[1]:« cette exposition brille merveilleusement »).
C’est pour la première fois nous, journaliste politique congolais dans des pays européens, nous avons vécu de l’intérieur une telle exposition en termes d’excellence. D’abord car des artistes peintres congolais de génie basés à Kinshasa Chéri Samba, Papa Mfumu’eto 1er, Monsengo Shula, JP Mika, Kiripi Katembo, Steve Bandoma, Kura Shomali…présents physiquement ce jour-là dans cet immeuble de classe et ces magnifiques œuvres exposées; ont dégagé de la force intemporelle des 90 ans des arts moderne et contemporain de la République Démocratique du Congo(RDC).
Ensuite, tout s’est passé dans un environnement de l’excellence en termes de qualité organisationnelle de la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Et finalement, la présence des nombreux médias de divers horizons géographiques. Nous y avons assisté grâce à une invitation venue de Genève de la part de madame Diana Petra Kichererova (Responsable Médias et presse Cartier Africa) et nous l’avons rencontrée après la conférence de presse. Pour cette journée du jeudi 9 juillet 2015 réservée aux journalistes et démarrée à 11H: récit de Lilo Miango, journaliste panafricain de la République Démocratique du Congo.
Conférence animée par une journaliste suissesse qui travaille et vit à Genève: artistes congolais, Mr. André Magnin (commissaire général de l’exposition) et madame le conservateur Leanne Sacramone.
Ces artistes peintres congolais de Kinshasa étaient là à la table et face à des micros et à l’assistance nombreuse. Ils sont à Paris après avoir obtenu le visa très compliqué d’entrée en France. Mais les 3 autres Congolais sont bloqués à Kinshasa, faute de n’avoir pas eu ce sésame à l’ambassade de France. L’art étant une attitude des échanges, l’idéal serait un déplacement facile d’un continent à un autre, sur le plan administratif pour des artistes invités. D’autant plus que les pages sont vides depuis un siècle pour ces arts du Congo dans des pages des arts dits occidentaux. Les publics d’ici sont au rendez-vous si des institutions comme Fondation Cartier créent des événements sur des artistes en provenance des pays africains.
C’est une journaliste suissesse de Genève qui a animé cette conférence, lors de ce vernissage. Comme un dicton dit que beaucoup de choses sont permises aux poètes, aux artistes… chaque personne s’est exprimée à son tour en répondant à des questions de cette journaliste du pays des Helvètes. Dès l’entrée en la matière, ces artistes congolais n’ont pas beaucoup parlé d’eux. Ils ont invité le public présent ou futur de voir leurs oeuvres (tableaux, photos…)
Monsieur André Magnin qui n’a pas voulu se mettre en scène dès la première minute de cette conférence, car la journaliste suissesse s’était en premier lieu adressée à lui; a fini par parler après les prises de paroles par des artistes congolais. Il a expliqué son parcours historique qui l’a amené à monter cette exposition à la suite de sa rencontre avec le célèbre artiste congolais Chéri Samba. C’est ce dernier qui a ouvert son carnet d’adresse pour contacter les autres artistes.
C’est au début de l’année 1987 qu’un Français Jean-François Bizot, responsable d’un média « Magazine Actuel », lui avait parlé de Chéri Samba à monsieur André Magnin. A Paris, dans les années 80, nous avions entendu parler de ce Français, Mr. Bizot, homme des médias par le canal du journaliste congolais Achille Flor Ngoie (“Père Ngoie” dit aussi N.T., ancien journaliste à Salongo). “Père Ngoie” est un des 9 journalistes historiques de Kinshasa fondateurs de la presse écrite musicale dans l’histoire des médias du Congo.
Avec cette exposition « Beauté Congo 1926-2015 Congo Kitoko », la démarche du commissaire de cette exposition à Paris est d’être,entre autres, pédagogique contre des clichés de fausse idée dans des milieux occidentaux qui a propagé: « qu’entre les arts premiers et l’art contemporain, qui apparait après les indépendances, il ne se serait rien passé ».
Dans cette tribune, il a clarifié qu’il y a un pays qui invalide ce cliché bidon. C’est bien le Congo des ancêtres de ces actuels artistes congolais, c’est-à-dire la République Démocratique du Congo(RDC). Et partant, monsieur le commissaire de l’exposition certifie que « cette histoire congolaise est unique ». En sa qualité de connaisseur, il n’y a pas d’autres exemples sur le continent africain ; à part l’Afrique du Sud. Et sous réserve, peut-être aussi que le Nigeria mais il faut des vérifications fouillées avec une expertise. Monsieur Magnin a notifié aussi les circonstances qui lui ont fait prendre la mesure de la longue histoire des arts au Congo. Tout est parti d’un livre collectif 60 ans sur la peinture du Zaïre, en 1986.
Une très belle exposition : notre visite.
Riche de 350 œuvres réalisées par 41 artistes de Kinshasa ou Lubumbashi, cette exposition donne une idée de 90 ans de la « peinture populaire ». Cette expression a été lancée par le célèbre artiste Chéri Samba( NB:”peinture populaire” a un autre sens en France).
A propos de Chéri Samba, nous lui avons dit que c’est en plein ciel, dans un vol Paris-Londres de la compagnie British Airways que nous avons fait connaissance avec son nom et la renommée de ses tableaux grâce une journal luxueux de cette compagnie britannique : C’était probablement en 1988 quand nous avions accompagné un très jeune prince congolais d’une des familles royales du Congo (la dynastie des Ndonga Nkenge). Chéri Samba est un génie. Il parle avec philosophie. Nous avons apprécié ses tableaux exposés et les autres œuvres des autres artistes congolais.
Cette exposition dégage de la puissance et gloire pour ces arts du Congo. C’est la puissance et la gloire du “NGO”, l’un des deux mots séparés que des histoires ont fini par fusionné en un seul mot: l’actuel mot Congo.
Au départ il y avait le “KO” et le “NGO” : “KO”, c’est le continent, le territoire très immense. Et “NGO” est le Léopard, comme icône de Dieu. C’est la force de ces artistes qui marquent les temps par leur liberté dans des créations débridées: l’invention.
Cette exposition renseigne que les premiers arts modernes du Congo remontent aux années 20 et qu’il y a eu des peintres populaires dans les années 70. L’exposition “Beauté Congo 1926-2015 Congo Kitoko” renseigne aux grands publics non-initiés sur des œuvres (photos, bandes dessinées et tableaux de peinture) de la jeune génération et sur des maquettes extraordinaires et futuristes, les « villes rêvées ou cités idéales » du sculpteur congolais Bodys Isek Kingelez. Il n’a pas fait le voyage pour ce vernissage car nous l’avons cherché pour une interview. Ses grandes maquettes sont placées au centre d’une magnifique salle, dans le sous-sol lumineux de cet immeuble en verre de la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
Dans l’intitulé de cette exposition, il y a une date, l’année 1926. Cette référence pertinente montre aux visiteurs venus de France, de Belgique, de Suisse, des continents asiatique, américain et africain que les temps des artistes précurseurs des années 1920 sont dans la visibilité internationale de cette exposition consacrée à la gloire des arts moderne et contemporain du Congo (République Démocratique du Congo). Nous avons même parlé avec un Américain qui parle un peu le Lingala. Il a aimé cette exposition.
Dans l’attente d’autres articles du Magazine Ngambo Na Ngambo sur « Beauté Congo 1926-2015 Congo Kitoko », j’ai vécu une des meilleures expositions mondiales. Ces braves artistes congolais sont rentrés à Kinshasa le samedi 11 juillet 2015.
« Kotala yango na miso eleki nionso »[1]: « voir de ses propres yeux cette exposition,c’est une nécessité ».
Lilo Miango/Rédaction de Paris.
Photos, Paris à la Fondation Cartier, jeudi 9 juillet 2015: copyright Magazine Ngambo Na Ngambo.
*En anglais. Date du vernissage 9 juillet 2015.
Début de l’exposition « Beauté Congo 1926-2015 Congo Kitoko », 11 juillet et fin 15 novembre 2015.