«Le dernier concert de Papa Wemba» par Nila Mbungu, le journaliste qui connait Papa Wemba mieux que tous les journalistes du monde.
Europe. Après des vérifications qui…hélas…ont confirmé le décès du chanteur et leader d’opinion Papa Wemba, tous nos journalistes et correspondants en Europe du MAGAZINE NGAMBO NA NGAMBO n’ont regardé que notre collègue Nila Mbungu car « il est le journaliste qui connaît Papa Wemba mieux que tous les journalistes du monde », affirme Lilo Miango (notre rédacteur en chef) qui avait travaillé dans les années 70 au journal Elima, à Kinshasa, avec Nila Mbungu : «C’est Nila Mbungu qui créa le nom Papa Wemba. C’est Nila Mbungu qui a donné ce nom de Papa Wemba à son ami alter ego, très intime Shungu Wembadio. C’est Nila Mbungu qui a médiatisé ce nom. C’est Nila Mbungu qui créa originellement le POUVOIR PAPA WEMBA à Kinshasa, la ville qui a sacralisé toutes les vedettes de la Rumba Congolaise et cela a eu un impact dans le monde. Le chanteur Shungu Wembadio (Jules/ et Jules «Presley») a le pouvoir musical et le journaliste Nila Mbungu amena le pouvoir des médias et de la sociologie de faire l’idole. C’est pourquoi malgré son émotion et ses pleurs, le MAGAZINE NGAMBO NANGAMBO a demandé à Nila d’écrire un article. Il l’a envoyé à notre rédacteur en chef à 4H51 (lundi 25 avril 2016). «Mukonionio elela. Salut l’Artiste.»
L’article-hommage du journaliste Nila Mbungu qui réside dans la région parisienne:
A tout moment, la mort peut brutalement frapper. N’importe qui. Papa Wemba s’est écroulé sur un podium de Côte d’Ivoire le 24 avril 2016. Foudroyé en direct. A Anoumabo (Abidjan) où il participait à un Festival de musique co-organisé par RFI et les Magic System (Femua). Les images de la scène choquent. Podium envahi, danseuses en pleurs, prise en charge désordonnée…
Mourir en plein concert! Jésus ! Même Michael Jackson n’a pas eu cette grâce divine.
La star Congolaise quitte la terre des hommes en exerçant son métier. Comme il l’avait prédit. «Quelle joie ce serait de mourir sur scène», me dit-il lors d’une tournée à Matadi. Je ne le prenais pas au sérieux. Les sanglots de Gina Mateta Matumona m’ont ramené en 1980 dans cette chambre de l’hôtel Mabuilu, à Boma. On venait de se faire tresser les cheveux. Comme des gamins, on rigolait. Si nos épouses pouvaient entendre ce qu’on racontait !
A travers le monde, c’est la consternation. Depuis la mort de Franco Luambo Makiadi et Tabu Ley Rochereau, Ekumany était la star black la plus vénérée en Europe. Il reflétait la bonne musique, la joie et l’ambiance. Kuru représentait l’étendard de l’art africain dans sa plénitude. Papa Wemba comptait plus pour les jeunes noirs assoiffés de reconnaissance.
En ce moment, les fans de Kuru éparpillés à travers le monde refusent d’accepter cette triste nouvelle. Le temps s’est presque figé à Kinshasa le 24 avril 2016. Le journaliste Gina Mateta en pleurs fut le premier à m’appeler.
Son épouse Luzolo Amazone a failli se suicider. Son mari ne l’écoutait plus. Après l’attaque cérébrale qui a failli l’emporter en janvier 2016, il devait se reposer. Il a certes passé un test rassurant le 31 mars au Centre communal de Montreuil mais le doute persistait. Ses enfants Joe, Kady et Victoire étaient au demeurant étonnées par ses exhortations prémonitoires. Ce retour insensé sur scène lui a été fatal.
L’irrésistible ascension d’un mythe.
Incroyable succès que celui de Papa Wemba. On avait un projet de livre…En 48 ans de carrière, sa popularité n’a jamais été contestée. Partout en Afrique, il était le bienvenu. En Europe où il s’est établi en 1987, tous les journalistes le respectaient et le sollicitaient. Sous son impulsion, la Rumba a conquis les salles mythiques de l’Europe. Paris était sa chasse gardé jusqu’à l’affaire Ngulu (Trafic humain) en 2003.Il méritait son châtiment. Dans sa cellule de Fleury-Mérogis, Jésus-Christ s’est manifesté. Mais sa transformation spirituelle ne s’est pas accomplie. Sa repentance fut éphémère. L’émotion passée, il a en effet lâché sa grâce.
Il n’a certainement pas compris que Dieu l’avait éprouvé pour le relever. En regagnant son monde de nuit, son témoignage a perdu sa grandeur. Et Dieu châtie quand on ne l’écoute pas. Il devait accepter la sécheresse avec Dieu. Ce Dieu qui avait blessé son cœur allait le soigner. Et sûr que les coups de glaive des Combattants n’allaient pas l’atteindre. Il serait à l’abri des Ingeta. Même traqué par les Patriotes, Papa Wemba était la différence. Il pouvait faire front sans être maltraité. Il pouvait négocier. Ce n’était pas sa nature. Il n’a jamais fait des courbettes. Toujours l’esprit Mogbagule (Yankee) animant les Bills. Combien savent encore qu’il a pratiqué le karaté !
Malgré tout, à Kinshasa, l’artiste a été restauré. Certainement à cause des prières de son épouse qui est restée accrocher à la CIFMC. Lumière et ténèbres cohabitaient. Union devenue illicite. Amazone l’a payé cher. Un séjour à l’hôpital.
Mon frère !
Papa Wemba était réellement le Papa de tous. Pour les Batetela il était le Chef coutumier, le héros national. C’est en 1980 qu’il fut officiellement intronisé pendant une cérémonie mystique dans une case à Isiro (près de Kisangani). Exceptionnellement, le vieux chef Tetela qui y officiait toléra ma présence. Et celle de Sacré Marpeza. Certainement pour que nous puissions témoigner des pouvoirs certains attribués à l’artiste. Ces chefs voulaient qu’il utilise ces pouvoirs pour embrasser la politique. Comme Lumumba.Wemba choisit de s’accrocher à la musique et à la sape. Peur de changer d’identité ? Possible. Son staff parisien et quelques fidèles à Kinshasa ont insisté pour qu’il imite Georges Weah. Refus obstiné. A chacun son job, il mourra artiste.
Prince respecté, Wemba n’a pas tardé à renverser les tendances à Kinshasa. Tous ses amis et autres fans trônaient dans toutes les Institutions. Il ne pouvait sortir dans la rue sans provoquer des embouteillages. Dès qu’il débarquait quelque part, la pagaille s’installait.
Risibles certaines choses qu’on écrit sur Papa Wemba. Shungu Wembadio Pene Kikumba était un Big Man. Il aimait la vie et son prochain. Comme personne d’autre. On ne compte plus les anecdotes colportées ça et là. Nous décrivant Papa Wemba. Mais la vérité est indestructible. Il n y a aucune honte à dire qu’il a acheté le «tombola buaka» et qu’il a frôlé la mort sur la route de Bukavu pour un contrat de misère.
Kuru n’avait qu’une passion. La musique.
Son rêve le plus fou était de devenir une vedette internationale de la chanson. C’était notre petit secret. Dès qu’on avait décidé de collaborer. Il m’a dit :
« J’ai besoin de toi. On travaille ensemble. Tu me soutiens. Nakobosana yo te. Tu connais des choses que je ne maîtrise pas. Tu as un pouvoir que tu ignores. Désormais on est frères… ». Jusqu’à sa mort, on est restés en contact permanent. Physiquement, par téléphone ou par notre ami commun Sacré Marpeza alias Zaza. J’étais sans doute la seule personne qui pouvait lui vomir des vérités quand il déconnait.
Le meilleur de sa génération.
Né à Lubefu (Kasaï Oriental) le 14 juin, Jules Shungu Wembadio était l’ainé d’une famille de 16 enfants dont 7 garçons et 9 filles. Shungu a usé ses premières culottes d’écolier à St Jean Berckmans, à Kauka. Humanités commerciales à l’Athénée de la Victoire et à l’Institut St André de Limete. Il apprit ensuite la sténographie à la célèbre école Pigier de la Gombe.
Sportif consommé, il a pratiqué le basket-ball (BC Quaregnon), le football et le karaté. Les anciens de Matonge savent qu’il fut entraineur adjoint de Juventus pendant cinq ans. Imanien pur sang, il n’a jamais manqué un match de Daring quand il vivait au Molokaï.
Son père, chasseur et ancien combattant (deuxième guerre mondiale) voulait qu’il devienne fonctionnaire ou juge. Jules aspirait au journalisme. Sa mère était chantre et lui apprenait à chanter juste. Comme tous les jeunes de l’époque, il s’exprimait en indubill (argot plein de codes de Kuluna de l’époque).
En dépit de la surveillance paternelle, il faisait le mur pour aller ngembonner au bar Vis-à-Vis quand son idole Kallé Jeef Kabasele Joseph, et son African Jazz, s’y produisait.
C’est vers les années 1965-66 qu’il a débuté en musique. Dans l’orchestre Junior Diamant (Vox Negro) de Bissikita. Le chanteur Lita Bembo était à l’époque son grand ami. Une passion débordante pour la musique les rapprochait. En 1969, ils décidèrent avec certains proches de créer l’orchestre Stukas Boys. « Madegral » de Papa Wemba fut la première chanson qu’ils ont répétée.A deux semaines de la sortie officielle programmée au bar Dit Théo, DV Moanda le découvrit et réussit à le convaincre de rallier Zaïko Langa-Langa. Nyoka Longo, Manuaku Waku alias Pépé Felly, Zamuanagana et Teddy Sukami furent les premiers musiciens qui ont construit Zaiko dont la sortie officielle eût lieu Chez Hawaï.
Au sein de Zaïko, Jules Presley Shungu a composé plusieurs chansons qui l’ont révélé aux mélomanes. Notamment « Amoureux déçu, Kadi ya Mama, La Vérité, Chouchouna, Momi oyeba, Liwa ya somo et Miyelele. ».
Feu chanteur Ifolela et le grand guitariste Manuaku Waku l’ont aidé à enregistrer ls chansons “Lossikiya” et “Belina Leya” avec l’orchestre Belina.
En décembre 1974, Jules Shungu démissionna de Zaiko par solidarité envers lechanteur Evoloko Atshuamo révoqué de l’orchestre par le co-fondateur de Zaiko, monsieur DV Moanda. Avec les chanteurs Mavuela Somo, Bozi Boziana… ils créèrent la bombe, l’orchestre Lokole Isifi ; d’où il composa « Amazone, Ainsi va la vie et Matembele bangi ».
L’histoire retiendra que c’est lui qui eût la géniale idée d’introduire le lokole dans la musique Zaïroise moderne (rumba congolaise).
De tous les jeunes de sa génération, Kuru Yaka était sans conteste le meilleur, le plus doué. De Lokole Isifi à Viva la Musica, le chemin de la gloire fut longue et difficile. Beaucoup de circonstances tragiques comme la mort accidentelle de sa chère maman, sa mise en examen pour viol et la trahison de ses amis de Yoka Lokole ont failli le décourager.
1976. Alors que Kinshasa l’adulait, Papa Wemba est arbitrairement écroué à la prison de Makala. Juste pour avoir dragué une fille habitant à l’entrée de la rue Kanda Kanda street. Comprenez que les jeunes musiciens étaient considérés comme des voyous par les pères de famille. C’est succès tonitruant de Papa Wemba qui a changer les mentalités.
(Sur initiative de Nila Mbungu, matérialisée par Lilo Miango grâce à ses relations au Parquet Général de la République) Shungu a été «Libéré sur intervention de Manda Mobutu». (Notes de la rédaction: c’est Nila qui avait demandé à son ami et collègue Lilo Miango de matérialiser cette intervention. Et Lilo amena Papa Wemba au Parquet Général de la République/Building INSS Boulevard du 30 juin en utilisant la belle et neuve voiture rouge Honda d’une amie du chanteur Kester Emenaya qui s’appelle Bijoux. Un service rendu par Kester, ami de Lilo Miango. Au Parquet, Papa Wemba avait été reçu par le Prince Nkano Imana Ndjambe, grand frère de Lilo. Et le prince royal qui avait ensuite introduit Papa Wemba au près de l’Avocat Général Bile. Après cette intervention Mlle Bijoux et Lilo Miango ont déposé Papa Wemba chez lui à Matonge où son épouse les avait très bien reçus avec toute la gentillesse légendaire des mama de notre pays. Voilà un grand travail de Nila qui aura un grand effet sur la carrière internationale en Europe de Papa Wemba).
Humilié. Papa Wemba est humilié au cours d’un concert au bar «chez Un, Deux, Trois». Chassé « na Canaille kaka ! » du podium par son vieux pote le chanteur Mbuta Mashakado qu’il a imposé dans l’attaque chant de Fania all Stars de l’orchestre Yoka Lokole contre l’avis de Mavuela et Bozi Boziana !
«Na canaille kaka !».
Déçu par tant d’ingratitudes, Kuru se laisse harponner par le Zaiko Langa-Langa de DV Moanda. Absurde décision. Pecho Wa Ngongo et le commandant Donat Mobeti (références: grand chanteur congolais de l’orchestre Cavacha qui vit actuellement en France) vont le ramener manu militari au Molokai (appellation du domicile de Papa Wemba, à Matonge). Le lendemain naissait l’orchestre Viva la Musica « The United stars ».
La situation étant désespérée, Sacré Marpeza, feu Issa Isassasi alias Mike Djo, Ringo, le très actif Pecho wa Ngongo, Djulman et le bouillant Lossikiya Maneno (éjecté de l’orchestre Stukas de son neveu Lita Bembo) exigèrent ma contribution pour le recrutement de musiciens. Bipoli, Jadot le Cambogdien, Reddy Amisi, Dyndo Yogo, Huit Kilos, Debaba, Emeneya et Lidjo Kwempa furent mes poulains. Avis favorable accordé pour Stino Mubi, Maray Maray et autre Awilo Longomba.
Je fus le coach personnel de Papa Wemba et l’Attaché de presse officiel de Viva la Musica pendant 24 ans !
Le soutien financier de Soki Vangu (déterminé à démolir le chanteur Mavuela Somo devenu l’amant de son épouse Getou Salay) s’avéra déterminant. Grâce à son parrainage, Viva la Musica fit un razzia en 1977. Succès incontestable des chansons « Ebalé mbonge, Mama Walli, Lisuma ya Zazou, Mère supérieure (meilleure chanson de l’année 1977, Sinza, Elu Sharufa… »
Le meilleur de sa génération.
Selon le chanteur Koffi Olomide (24avril 2016), la mort de Papa Wemba est une catastrophe pour la musique congolaise. Bien sûr ! Grâce à sa voix phénoménale, à son envergure internationale et à son fantastique réseau, Wemba était le parrain de la musique congolaise. Respecté et adulé depuis 1977, Wemba avait socialement le statut de dignitaire en RDC. Intouchable et incontournable.
Musicalement, il était le maître d’une prestigieuse école qui a enfanté de nombreuses célébrités. Dont notamment King Kester Emeneya, Koffi Olomide, Debaba, Dyndo Yogo (révélé dans l’orchestre Macchi), Petit Prince, Petit Aziza, Jadot le Cambodgien, Stino Mubi, Fafa de Molokai, Reddy Amisi, Maray Maray, Lidjo Kwempa, Niarkos, Rigo Star, Jiva, Bongo Wende (révélé dans Stukas), Huit Kilos, Popolipo, So Kalmery, Luciana Demingongo, Awilo Longomba, Joli Mubiala, Diki Roi…
Au summum de sa popularité, il abandonna Viva la Musica pour convoler avec son idole d’enfance Tabu Ley ! Entrainant dans son sillage le soliste Rigo star et Koffi Olomide … Idylle scellée par la chanson « Lèvres Roses et Ngambo moko ». Payé en chèque en bois, l’aventure se termina en eau de boudin…
A la création de la maison VISA 2000, Papa Wemba se livra mains et pieds à Franco Luambo Makiadi qui organisa la première tournée européenne de l’orchestre Viva la Musica. Nouvelle déception car le contrat ne fut pas totalement respecté. La fidélité de King Kester et la poigne de Sacré Marpeza lui ont permis de reconquérir le généreux public Kinois. Son duo avec le mythique Wendo dans un album (Efenda Mandundu, Bato ya masuwa …) produit par Molende KwiKwi s’avéra une très bonne opération…
Vedette internationale !
Quand Papa Wemba décida de s’installer en Europe en 1986, ses milliers de fans portèrent le deuil. Tous pensèrent qu’il allait échouer comme les autres. Le chanteur démentit tous les préjugés défavorables en devenant dix ans après une sommité artistique mondiale. Plusieurs tours du monde et une vingtaine d’albums de haute factures réalisés par Sec Bidens, MAIKA MUNAN, Suzy Kaseya, Shakara et Peter Gabriel ont marqué cette période dorée.
Savez-vous que sa renommée au Japon était plus forte que celle de Michael Jackson ? Les deux vedettes ont eu à se frotter sur la même scène en 1992 en Espagne pendant les Jeux Olympiques de Barcelone.
Le chanteur sénégalais Youssou Ndour le reconnait. Papa Wemba incarnait l’espoir de toute l’Afrique. « Wake up, Emotion, Foridoles, Le voyageur, Pole position, Bakala Dia Kuba, Fula Ngenge, Maitre d’école » ont mis tout le monde d’accord sur le savoir-faire d’Ekumany. Papa Wemba étant la référence. Il avait inspiré la création de l’orchestre japonais YOKA CHOC NIPPON spécialisé dans la rumba congolaise avec des chants en langue Lingala, comme vient de le dire le Japonais Rio Nakagawa (Chanteur et chef d’orchestre Yoka Choc Nippon, ville japonaise Chiba, près de Tokyo).
Ses meilleures chansons ? Pêle-mêle on peut citer Amazone, Liwa na ya somo, Pourquoi tu es partie, Mère Supérieure, Elu Sharufa, Bakala dia Kuba, Maman, Phrase, Congo moko, Analengo, Okoningana, Muana Molokai, Ekoti ya Nzube, Zonga Zonga, Fleur Betoko, Muana Ngo, Samaritain, Ile de Gorée, Ngambo moko, Lèvres Rose, Signorina, Eve Paradis, Zéa, Ufukutanu, Jeune 1er, Rendre à César, Santa, Eliana, Bukavu dawa, Proclamation, Kaokokokorobo, Wake up, Nfono Yani, La vie est belle…»
On aurait voulu qu’il meurt le plus tard possible… Dieu en a décidé autrement. Adieu mon frère.
Nila Mbungu/Rédaction de France.
Photos Archives Nila Mbungu,journaliste.