Basketball/L’envolée: la glorieuse génération des années79, dans l’actuelle République Démocratique du Congo.
L’envolée et la glorieuse: cette grande histoire du basketball.
Parallèlement au palmarès élogieux du football, le basketball dans l’histoire de l’actuelle République Démocratique du Congo a connu une évolution marquée par sa domination sur l’échiquier africain. Animé par des bénévoles engagés et passionnés du basketball, il a créé sa propre dynamique, laquelle a vu naître des équipes comme BC VITA, BC TERREUR, BC MATONGE, BC ONATRA, BC CHANIC, BC TOURBILLON, etc.
La pratique du sport a fait émerger dans les provinces, où les infrastructures sportives étaient présentes des jeunes filles et garçons talentueux. C’est le cas notamment de la ville de Kinshasa avec des joueuses et joueurs, qui sous la direction des dirigeants passionnés, intègres et dévoués à la cause de la jeunesse, ont écrit les lettres de noblesse de cette discipline sportive. Dans ce monde du basket, quelques noms ont émergé: Kuye Jacqueline (BC VITA), Béatrice Biyama, Mirose (les sœurs de Zephyrin Matima ex-guitariste soliste de l’orchestre Zaïko Langa Langa), Sozacom, Lingenga, Mayanga Charlotte (BC VITA), Mayanga Nathalie (BC VITA), Mayanga Marie (BC VITA), Amba Christine, Diantantu Tity (BC VITA), Mananga Folofe , Isafamba Nene (+), Masampu Eulalie (BC VITA), Samuzu Charlotte (BC VITA), Vicky, Ndungidi Jacqueline (BC VITA), Eale Béatrice (BC VITA), Amba Christine (BC VITA), Ayimba (BC VITA), Marie Cécile Matete (BC VITA), Mondonga Alice (BC VITA), Ongenda ( BC Matonge), Mampuya (BC Tcheza), Mboyo (BC Tcheza), Raymond Makamizile, Jean-Paul (BC Matonge) et Adrien Nyengele « Europa » du BC ONATRA pour ne citer que ces derniers.La fédération congolaise de basketball avec à sa tête monsieur Mabusa Eseka Dieudonné, a en collaboration avec les dirigeants des clubs affiliés et quelques sympathisants épris du basket tels que Mbaki, Ndunga Ndunga, Mandola, Moreno, Mandola, Philippe Babinyanga, Mozingo Mozin; su créer les conditions ayant favorisé cet engouement du public et des jeunes à s’intéresser davantage à la pratique de cette discipline.
Les sœurs Mayanga, une histoire du basketball féminin
Les sœurs Mayanga ont marqué le basketball féminin dans la ville de Kinshasa. Elles ont évolué au BC Vita Club sous la direction technique de Mozingo Mozin avant d’être sélectionnées dans l’équipe nationale du basket féminin.
La résidence familiale des Mayanga est située dans le quartier Immo Congo, une des agglomérations de la commune de Kalamu dans la ville de Kinshasa. En 1971, sous le sursaut de l’authenticité, il sera débaptisé “Quartier du 20 mai “, date de création du MPR (Mouvement Populaire de la Révolution), qui deviendra “PARTI ÉTAT”. Les jeunes du “Quartier du « 20 Mai” ont été poussés à faire du sport par la proximité des infrastructures sportives dans leur quartier situé autour du stade de football Tata Raphaël. Un bon nombre de jeunes de ses environs a eu à intégrer l’un ou l’autre club de football, basketball, judo ou de volleyball, etc.
Les Mayanga, Nathalie, Charlotte et Marie, curieuses de ce qui était devenu un hobby pour les jeunes, qui allaient souvent assister aux séances d’entrainement et aux matches du BC Terreur, BC Vijana et BC Matonge clubs affiliés au championnat de la ligue de Basketball de Kinshasa, tomberont vite amoureuses du basketball et manifesteront leur envie d’apprendre à jouer au basketball.Un contexte particulier grâce à leur célèbre frère. Mayanga Marie, Mayanga Charlotte et Mayanga Nsimba Nathalie bénéficieront de l’assistance et de l’engagement de leur frère aîné Mayanga Maku Jean Adelar (ex-international du football congolais surnommé “Good Year” grâce à son talent exceptionnel,jadis basketteur et joueur du BC Terreur, équipe de basketball masculin du quartier Immo Congo (ex-quartier du 20 Mai) affiliée à la ligue de basketball de Kinshasa avant que ce dernier abandonne le basketball pour devenir footballeur dans V.Club faisant le bonheur des “Dauphins Noirs” V. Club. Il est intéressant ici de se verser aussi du côté d’un ami de leur frère. On retrouvait dans cette formation du BC Terreur, Freddy Mayoni MAYAULA, qui habitait aussi le quartier Immo Congo et qui deviendra aussi footballeur au sein du V.Club comme son ami Mayanga Adelar. Les deux footballeurs seront plus tard sélectionnés dans l’équipe nationale de football. Notons que Mayaula avait brutalement arrêté sa carrière de footballeur afin d’accompagner sa famille en Belgique après l’affectation de son père à l’ambassade de la République Démocratique du Congo auprès du Royaume de Belgique et s’était consacré à la musique. Mayaula est l’auteur de plusieurs chansons à succès, telles que Chérie Bondowe, Ousmane Bakoyoko, Bolingo au Kilo, Ba chagrins, Bondoki, etc.
Persuadé de la détermination de ses sœurs, Mayanga Maku Adelar réussira à leur apprendre le basketball et fera de ses trois sœurs, des basketteuses douées et disciplinées. Elles seront ensuite recrutées par BC Vita Club section basketball féminin dirigé à cette époque par le vaillant Président Babinyanga sous la direction de l’entraîneur Mozingo Mozin, une figure bien connue du milieu du groupe musical Zaïko Langa Langa. Leur glorieuse carrière sera couronnée par leur sélection dans l’équipe nationale de basket féminin.Une soeur Mayanga vit en Allemagne.Des journalistes congolais de l’Europe peuvent l’interviewer car c’est une richesse en termes d’enseignement historique et d’une vision qui peut être rentable pour une économie congolaise du basketball.
Conversations avec une ex-vedette du basketball. Parlant de l’entraîneur Mozingo Mozin, du président Babinyanga (tous deux responsables de BC Vita Club) et du président de la fédération du basket Mabusa Eseka Dieudonné, Mbaki (président du BC Chanic) et autres de la Fédération, Nathalie Nsimba Mayanga a fait éloge de leur intégrité morale, rigueur et sens de responsabilité. C’est grâce à cette rigueur des responsables tant de la fédération que des clubs respectifs qu’elles ont appris la discipline, la sportivité; et ont pu développer l’esprit d’équipe, qui les a accompagnées tout au long de leur carrière. Il est pour la plupart des basketteuses de Vita Club le prototype d’un dirigeant responsable, qui leur a beaucoup apporté. « La proximité des installations sportives autour de notre habitation a été pour nous un élément déclencheur, qui nous a motivé à pouvoir pratiquer le basket. On se retrouvait chaque soir sur le terrain, je me souviens encore de cette époque où on allait contempler les autres jeunes, qui jouaient au basket. Parmi eux, se trouvaient notre frère Mayanga Adelar et Mayaula Freddy. Cela fut pour nous une activité récréative » (propos recueillis de Mayanga Nsimba Nathalie au cours de nos nombreuses conversations).Bilan actuel? Notre avis. Faisant un état des lieux du basketball en République Démocratique du Congo, aucun progrès significatif n’a été constaté malgré les efforts consentis par quelques gens de bonne volonté. Le bilan n’est vraiment pas ce qu’il aurait dû être. Cette régression résulte de l’absence d’une politique sociale devant répondre aux besoins de la jeunesse. La non implication des sportifs de haut niveau dans les instances sportives du pays toutes disciplines sportives confondues prive la jeunesse de l’expérience de ces références et ne contribue guère à un meilleur encadrement des jeunes. Même s’il n’est toujours pas un facteur d’intégration sociale, le sport crée un espace où les jeunes saisissent l’opportunité d’apprendre les normes et diverses règles de la vie en société. Cela requiert une bonne formation des éducateurs et animateurs sportifs.
Une meilleure politique sociale impliquant la pratique du sport des jeunes contribuerait à endiguer le phénomène des enfants de la rue, la délinquance juvénile et certains fléaux liés causés par le manque d’activités récréatives des jeunes. Tenant compte du niveau actuel du basketball en République Démocratique du Congo, il est temps pour que les anciens basketteurs et basketteuses congolais de la diaspora en collaboration avec leurs collègues résidant au pays se mobilisent pour réfléchir sur les voies et moyens de sortir notre basketball de cette crise. Nous avons les atouts nécessaires pour faire face à toutes ces échéances, tout ce qui nous reste c’est de nous mettre au service de la jeunesse. La société doit faire confiance aux ex-basketteurs et basketteuses en faisant profiter aux jeunes leur expérience.” Mbisi nkulu ka basumbila yo luku ko kansi nkenda nkulu ta kuani bata ku baleki”(1).
Barthélemy Nkanza/Rédaction Cologne/Allemagne.
Photos obtenues par Barthélemy Nkanza.
(1) Expression en langue congolaise kintandu du peuple Bantandu(province du Kongo Central/RDC) : «on n’achète pas une chikwangue pour une viande déjà consommée mais une vieille histoire peut toujours être racontée aux jeunes».