“Stop” viols, armes de guerre contre des Congolaises en RDC et violences aux femmes dans le monde: bilan de 12 jours de marche internationale (19-30 juin 2015) en région parisienne, présenté à la presse.
Paris. Une conférence de presse a été organisée par le collectif « L’Afrique se mobilise pour sa souveraineté » sur le bilan du déroulement de la marche internationale[A]. Auparavant, des femmes et hommes, des marcheurs, avaient parcouru à pied un très long chemin à travers plus de 34 villes de la région parisienne. Face à la presse, la modération a été à la charge de la Congolaise Blandine Diafutua. Dans cette tribune, nous avons pu noté certains noms de ces conférenciers (1): Gertrude Malalou, Agatha Ngo Malabo, Patricia Jacquet-Cretides, Christine Tibala, Linda Kipaka et Rissmo Kongo. Certains des marcheurs sont venus assister à cette conférence de presse qui a eu lieu à la Maison des Associations (15, passage Ramey 75018 Paris/Métro: Marcadet-Poissonniers).
Rappel: cette marche historique avait parcouru du 19 au 30 juin 2015 ces villes d’Ile-de-France : Paris, Neuilly-sur-Seine, Courbevoie, le quartier de la Défense, Puteaux, Suresnes, St-Cloud, Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Vanves, Malakoff, Châtillon, Montrouge, Arcueil, Gentilly, Choisy-le-Roi, Villejuif, Vitry-sur-Seine, Ivry-sur-Seine, Charenton-le-Pont, St Maurice, Joinville-Le-Pont, Nogent-sur-Marne, Fontenay-sous-Bois, Vincennes, Montreuil-sous-Bois, Bagnolet, Les Lilas, Le Pré-Saint Gervais, Pantin, Aubervilliers, La Courneuve, Saint Denis, Stains, Gennevilliers, Asnières, Clichy-la-Garenne…et Paris.
« Mai ya ebale ezongaka nsima te » *(« l’eau du fleuve ne retourne pas à la source »). Cela veut dire que cette marche a eu une vitalité comme de la puissance de l’eau du fleuve. Les convictions des organisateurs proclament que des résultats obtenus ne sont pas à remettre à la case de départ mais pour faire évoluer le travail qui se fait.
Il est 19H30: activistes de différentes nationalités prennent la parole pour des journalistes et en présence du grand public.
C’est madame Blandine Diafutua(1) qui a pris la parole pour ouvrir cette conférence de presse. Avec une maîtrise de l’art de parler en public et avec des médias, cette Congolaise de la République Démocratique du Congo qui habite en France a acquis un statut charismatique grâce à des actions de terrain liées aux droits de l’homme et contre l’impunité. Ainsi, c’est pertinent d’entendre des prises de positions de cette activiste, pour des médias.
Un invité spécial à s’exprimer à part les 7 conférenciers est monsieur Martin Sali(1). Il a remercié des médias et l’assistance. Pour le résumer avec nos mots, il a déclaré que cette marche qui a duré 12 jours a été historique. Et cette marche répond à des espérances des victimes, de leurs familles et des justes « sans voix ». La marche s’est révélée dans la stratégie de ce groupe international de pression de ces Africaines et Africains et des amis des peuples africains contre les auteurs de ces violences et viols massifs contre des millions des innocentes femmes. Le cas des viols massifs et planifiés des Congolaises de la République Démocratique du Congo est tellement tragique car il se situe dans la guerre la plus meurtrière connue dans la monde depuis la fin de la 2ème Guerre Mondiale. On ne peut pas comparer des viols des femmes en temps de guerre car toutes ces souffrances tragiques sont typiquement uniques. C’est pour la première fois que le collectif « L’Afrique se mobilise pour sa souveraineté » a organisé une marche à pied de 12 jours.
Un document remis pendant cette conférence de presse parle de ce collectif: «…L’Afrique se mobilise pour sa souveraineté est une structure qui regroupe une vingtaine d’associations africaines de la diaspora en France. Née en octobre 2014, c’est-à-dire au lendemain de l’espoir suscité par le soulèvement populaire au Burkina Faso, sous l’impulsion d’organisations panafricaines de la place de Paris notamment le mouvement RCK…»
Elles se sont exprimées. Ils se sont exprimés.
Des conférenciers se sont exprimés sur des thématiques liées à la volonté de concrétiser cette marche. Ils ont parlé des personnalités rencontrées, des difficultés rencontrées (exemple : forte chaleur, certains refus d’une petite poignée des élus français…), de la pédagogie sur l’utilisation des images-chocs des femmes massacrées, du parcours suivi, de l’ambiance de synergie, des soutiens populaires des habitants le long du trajet et durant la durée de cette marche à pied à dimension internationale. La salle et les journalistes ont entendu les convictions et les symbolismes qui habitent ces dames majoritaires à cette tribune et messieurs qui ont tenu cette conférence. Des journalistes ont vécu l’ambiance “Ingeta**” concernant la technique, l’action menée et l’éthique de cette action (la marche du 19 au 30 juin 2015).
Cette marche appelle la concrétisation des procédures judiciaires devant le Tribunal de Grande Instance de Paris(accord avec le barreau des avocats de Bukavu, ville congolaise).
Cette marche a été un vecteur de rencontres dont certaines valeurs devraient déboucher sur des actions judiciaires contre des criminels et leurs complices. C’est ce qui peut expliquer la participation d’un avocat connu, maître Rety Hamuli qui possède aussi une expertise dans un tribunal pénal international. L’avocat congolais Rety Hamuli a été un ancien président des avocats du Tribunal Pénal International d’Arusha (Tanzanie). Pour le cas particulier des viols massifs utilisés comme armes de destructions massives (durant ces conflits armés imposés depuis 1996) contre les Congolaises de la République Démocratique du Congo car elles sont des Congolaises de ce pays, un dossier soutenu par des personnalités connues (uniquement des femmes) œuvre pour la création d’un tribunal pénal international. Un jour, les temps des procès seront là si nous interprétons bien les divers discours de ces conférenciers. Et cela pour que des impunités ne soient plus des impunités. Et une intervenante qui était à la tribune nous a dit « c’est une marche de l’espoir et de la résistance ».
Ce collectif africain et panafricain dont fait partie le RCK (un des nombreux mouvements des activistes congolais en Europe,plus souvent appelés des Combattants-Résistants-Patriotes) avait réalisé cette marche internationale pour passer des messages qui dénoncent les viols massifs, planifiés et utilisés comme armes de destruction massive contre les Congolaises de la République Démocratique du Congo, pays sous occupation qui connait une guerre de basse intensité depuis 1996-97 jusqu’aujourd’hui. Et aussi pour contribuer à combattre toutes formes de violences faites spécifiquement contre les femmes dans tous les pays du monde. La Française Christine Tibala pense que globalement les résultats sont dans un champ positif.
Lilo Miango/Rédaction de Paris. Photos, Paris, Maison des Associations, 75018 Paris, 16 juillet 2015: copyright Magazine Ngambo Na Ngambo.
(1)Blandine Diafutua, Secrétaire Générale du RCK et porte parole du Collectif ” l’Afrique se mobilise pour sa Souveraineté” – Thème:LE VIOL /LA MARCHE/L’ORGANISATION/Martin Sali, président du RCK et membre du Collectif)- Thème: LA GEOPOLITIQUE AFRICAINE/CONGOLAISE/Gertrude Malalou.Congo-Brazzaville (secrétaire du Comité d’Action et membre du Collectif) – L’EXPLOITATION DES MINERAIS/Monsieur Rissmo Kongo, président de JCK et membre du Collectif), thème:LES CAUSES DES VIOLS / LES MULTINATIONALES /LES ENJEUX/ Mlle Agatha Ngo Malabo, Cameroun (Etudiante en Sciences Politiques/ Paris) – LA PLACE DE LA JEUNESSE FACE AUX VIOLS/Madame Patricia Jacquet-Cretides, Française/Antilles. Fonctionnaire d’Etat – Thème: UNE MERE FACE AU VIOL/ Madame Christine Tibala, Française, secrétaire de l’association “Femmes en Résistance” et membre sympathisante RCK)–Thème: LA GEOPOLITIQUE INTERNATIONALE/Madame Linda Kipaka “Confession religieuse”- Thème: LA PLACE DE DIEU DURANT CETTE MARCHE.
(*) Expression en langue internationale Lingala.(**) Ingeta,mot en langue internationale Kikongo,signifiant “oui,nous sommes tous d’accord”.
[A] Date de cette conférence de presse: 16 juillet 2015, à 19H30.